La chauve-souris

Dans ce camping perdu en pleine campagne, j’ouvre la porte de la douche, et au fond du bac j’y découvre un tout petit animal, noirâtre. En m’approchant, je pensais voir un crapaud, mais ce n’était pas un crapaud. C’était une chauve-souris, ou plutôt un bébé chauve-souris. 
Je la croyais morte, épuisée d’avoir tenté de remonter le bac lisse et abrupt durant la nuit.
Mais en la retirant de son piège, alors qu’elle restait immobile, je vis son petit coeur battre la chamade, sûrement de stress.
Je recherchai si une colonie avait élu domicile à proximité, quand un campeur me laisse entendre que c’est sûrement la fin pour elle, que la mère ne viendra plus la chercher. C’est la loi de la nature.
Je la protège alors autant que possible de la lumière.
Et l’emmène plus loin, dans un endroit abrité, calme et sombre. 
Mais finalement… à quoi bon ? 
Blottie dans le creux de ma main, elle ne bouge pas, garde les yeux fermés, et n’a sûrement pas les moyens de s’en sortir toute seule.
Je fais une courte prière. Aussitôt, elle tourne la tête vers moi et se met à s’animer…
Je peux alors admirer la beauté et la finesse de sa face, de ses pattes, de ses ailes.
Je m’empresse de la relâcher.
Elle s’enfuit rapidement, un peu gauche, en attendant peut-être de pouvoir voler…


En repensant à cette histoire, je me disais combien cette chauve-souris était vulnérable et dépendante dans ma main.
Quand je la contemplais, je voyais la grandeur du Créateur, de qui vient tout cadeau de valeur, tout don parfait. Elle était magnifique, paisible, sauvage.
Je la voyais tout autre que cette image qu’on lui prête : repoussante, laide, agressive…

La chauve-souris, c’est nous. 
On peut souvent se trouver moche, repoussant, pas à la hauteur, ou rejeté par les autres.
Pourtant, n’avons-nous pas bien plus de valeur qu’une chauve-souris ? 
Peut-être qu’à nos yeux, nous n’avons effectivement pas plus de valeur qu’une chauve-souris. 
Pour les autres non plus.
Mais pour Dieu oui. Car nous comptons pour lui.

Au cours de notre vie, des paroles, des actes et des regards nous ont atteints bien plus qu’on ne le pense. Et cela a façonné notre façon de nous voir ou de nous comporter.
Osons lever ce voile.
Puis retournons, comme la chauve-souris, au creux de cette Main, blottis en Christ. 
Et laissons-nous regarder par lui, connaître par lui, aimer par lui. 
Alors il nous rendra beaux, parce que nous le sommes.


Éternel, tu m’entoures par-derrière et par-devant, et tu mets ta main sur moi.
Tu as façonné mon corps tout entier
Quand tu m’as tissé au sein de ma mère.
Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. 
Tes œuvres sont admirables, et je le reconnais bien.
Mon corps n’était pas caché devant toi lorsque j’ai été fait dans le secret, tissé dans les profondeurs de la terre.
Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient inscrits tous les jours qui m’étaient destinés avant qu’un seul d’entre-eux n’existe. 

Psaume 139

2 commentaires à propos de “La chauve-souris”

  1. Une histoire de chauve-souris qui a beaucoup parlé à mes deux enfants ;

    « Tant que je compte pour Dieu c’est l’essentiel, et de penser à ça je me sens mieux » V. 8 ans

    « Même dans les moments où je me sens moche, je pense à Dieu qui lui me trouve merveilleuse et ça me réconforte  » L.11 ans

    Alors merci pour ce partage de rencontre de cette merveilleuse petite chauve-souris rescapée.

  2. C’est très beau j’aime à dire que la nature et la faune nous enseignent des vérités et en plus de secourir un petit animal sans défense et apeuré et prier pour une solution c’est divin et encourageant à être doux envers soi-même… merci pour ce beau message qui me touche et me parle aussi…

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